LA CONFÉRENCE

Mimer la machine / Hybrider l’humain

Le film de Paul Verhoeven livre sans doute l’une des plus précieuses représentations cinématographiques du cyborg (cybernetic organism), aux côtés du personnage de Maria dans le Metropolis de Fritz Lang en 1927.

Robocop est à la fois le récit de la tragédie d’un homme à la recherche de son humanité et de sa mémoire, une critique médiatique et le constat cynique et désolant de la domination, – à venir -, des multinationales des technologies de l’information et de la communication. Des entreprises qui étendent leur influence et leur contrôle sur les champs militaires, sécuritaires, médicaux ou politiques ; qui rêvent de Conquête spatiale et prônent le Transhumanisme, cauchemardant une immortalité virtuelle.

L’outrance visuelle, la crudité de certaines scènes, la magie d’effets spéciaux désuets, deviennent salutaires pour mieux comprendre cette utopie technologique comme une dystopie libéraliste et spéculative qui transforment les humains en esclave du « clic » et en drogué du « scrolling ».