Frédéric Alexandre est premier assistant réalisateur. Dans quelques mois, nous vous le présenterons pleinement en lui tirant le portrait !

Si nous le citons aujourd’hui c’est parce qu’il a été le premier assistant réalisateur de Vero Cratzborn sur La forêt de mon père, alors… On lui a posé quelques questions à propos de cette belle aventure humaine, et il nous a confié quelques jolies anecdotes.

On sait que le chemin pour réaliser un film peut être long, très long… La première fois que Vero a parlé de son film à Frédéric c’était il y a plus de 10 ans…

Et puis, un jour, le moment est enfin venu de préparer le film et de le tourner…

« Il faut toujours trouver des solutions quand le budget idéal n’est pas réuni. Mon rôle a vraiment été de travailler « main dans la main » avec Vero pour qu’elle puisse faire le film qu’elle avait en tête malgré les « contraintes » financières. »

C’est la raison pour laquelle l’organisation du plan de travail est capitale, pour optimiser au mieux l’utilisation de chaque décor, pour que les décors soient le plus proches possible les uns des autres… car le temps est plus que compté ! Et le temps c’est de l’argent…

« Au début de la préparation, j’ai tout de suite identifié un décor qui ne serait pas forcément facile à trouver car il comprenait plusieurs challenges… La scène particulièrement inhabituelle, le fait qu’elle se passait dans un supermarché et son parking, et le fait que nous n’avions pas les moyens de tourner quand le supermarché serait fermé, avec de faux clients car nous n’avions pas le budget pour la figuration. Il fallait donc lancer une recherche pour trouver un supermarché qui accepterait que nous tournions pendant les heures d‘ouverture malgré la particularité de la scène. Ce supermarché devait avoir un parking sur lequel il serait aussi possible de tourner et, dernière « contrainte », il devait se situer à la campagne, avec des champs autour, visibles du parking… Et… je me suis souvenu d’un supermarché à Verquin. J’y ai emmené Vero et ça lui a plu.


Comme on était sur place, je lui ai dit « Viens on va se présenter ! ». On a rencontré tout de suite l’équipe de direction pour leur présenter le film, raconter l’histoire. Dans l’équipe, une personne a été particulièrement touchée par l’histoire du film car cela concernait aussi une personne de sa famille… nous avions notre décor de supermarché ! Ça fait partie des surprises de repérages ! Car ce genre de décors, on peut parfois chercher pendant un mois avant de trouver le bon, celui qui réunit toutes les conditions. 
»

Le challenge suivant de Frédéric, c’était de pouvoir trouver d’autres décors nécessaires au film dans les alentours du supermarché pour construire un plan de travail le plus efficace possible !

« Je propose toujours, quand le réalisateur ou la réalisatrice est d’accord, que l’on se balade ensemble, je vais lui montrer des lieux et comme ça je sais ce qu’il ou elle aime, ou pas. Quand je lis un scénario, je pense parfois à un décor que je connais, et quand on est dans une économie restreinte, cela nous fait gagner du temps d’aller voir les décors sur place avec le/la réalisateur.trice. J’avais dit à Vero que le secret d’une préparation réussie serait qu’au maximum, elle soit sur place, qu’elle voit des lieux, qu’elle rencontre des gens… parce que je pense que les choses, même écrites, sont vivantes et peuvent s’inspirer des endroits visités et des personnes rencontrées. 

Par exemple, on est allés voir un lieu où le personnage pouvait arriver par le toit. Et même si ce n’est pas dans ce lieu précis que nous avons tourné, cela a donné à Vero l’idée d’une séquence sur le toit de l’immeuble. »

Les repérages vivants, partagés ont donc le pouvoir de faire évoluer un scénario, de l’enrichir…

« Quand on me propose un film, même si j’aime beaucoup le scénario, j’attends de rencontrer la personne pour percevoir son univers avant de me décider à le faire. Et quand j’ai rencontré Vero, j’ai trouvé très intéressant qu’elle tienne à garder le point de vue de l’enfant dans l’histoire. Elle voulait éviter l’écueil de l’histoire racontée avec l’expérience, depuis le point de vue de l’adulte qui a « travaillé » sur son vécu et analysé la situation. En lisant le scénario, je sentais que ce qui serait fort c’est que l’on arrive à la fois à aimer et à craindre le personnage du père, qu’il nous fasse rire et peur à la fois… et elle a réussi quelque chose avec ça ! J’ai ressenti exactement ce que j’avais perçu dans le scenario, quand j’ai vu le film ! »

Y a-t-il eu un moment dans le tournage qui vous a laissé une émotion plus forte que les autres ?

« Je pense que c’est quand nous étions à Bailleul, à l’hôpital psychiatrique. Il y avait beaucoup d’émotions. Vero était très touchante du fait que le film est inspiré de sa propre histoire. Cela m’a beaucoup ému. »

« Je suis admiratif de voir à quel point Vero s’est battue pour faire le film qu’elle voulait ! Ce n’est pas le film le plus compliqué sur lequel j’ai eu à travailler. C’est un film sur lequel j’ai eu beaucoup d’émotions sans doute parce que l’histoire du film est nourrie de l’expérience de vie de Vero et elle a su embarquer les comédiens avec elle, dans son univers. »

Merci à Frédéric pour sa disponibilité bienveillante !

 

Interview réalisée et article rédigé par Anne Lucie DOMANGE pour De la suite dans les images
© photos toit : Matthieu Bastid

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Tourner à l’hôpital

Rencontre avec Pierre Vandevoorde, chargé de communication de l’EPSM de Bailleul, à l’occasion de la sortie de « La Forêt de mon père ».

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